Attention, ce texte n'est qu'un premier jet, il n'est donc pas terrible. Sur les sages conseil de mon ami Jan, ecrivain génial, je le reprendrai dans quelques temps, une fois qu'il aura bien reposé... Je le met ici juste pour raconter "rapidement" mon expérience.
Samedi 2 décembre, 6h30 du matin. Le réveil sonne. Il m’a laissé 30 minutes de grasse matinée aujourd’hui ! Cool ! Je me lève, me prépare, et a 7h30, me voilà parti direction l’aéroport de Bordeaux mérignac. Direction Panam’, ou je vais passer le week-end chez Pierre-Hugues, et faire une petite surprise a Janou qui dédicace ses (excellents) livres a la journée porte ouverte d’une boite de fournitures aéro. Assurément, il va gueuler… Mas c’est tellement bon de se faire engueuler par Jan qu’on n’a pas pu résister. Ma mère me dépose a la dépose rapide, et j’avance directement vers le guichet d’enregistrement. Après avoir rempli toutes les formalité ultra sécuritaires (a la c…), j’entre dans la salle d’embarquement, et me dirige d’instinct vers la baie vitrée, derrière on charge les soutes et les réservoirs d’un A319… « Mon » A319 certainement. Je prépare consciencieusement ma carte d’embarquement, ma carte d’identité, et, sur les conseils éclairés de Pierre-Hugues, ma licence de pilote privée, pour tenter de faire le voyage sur le Jump-seat, le troisième siège du cockpit, situé juste derrière la console centrale. L’embarquement commence, je reste, toujours en suivant ce que m’a dit mon ami le plus possible a l’arrière.
Je passe le contrôle, m’engage d’un pas assuré dans le couloir que forme la passerelle, et arrive enfin a la porte. Je suis accueilli pas le chef de cabine, souriant, aimable et sympathique. Je suis présente ma carte d’embarquement, il m’indique mon siège, puis lui tend ma licence e lui demandant, armé de mon plus beau sourire : « Pensez vous que le commandant accepterai un jeune pilote privé en post ? » « Je ne sais pas, mais je garde votre carte, et dès l’embarquement terminé, je vais lui demander. » Il me répond avec un grand sourire, et je sens que j’ai déjà un tiers de fessier sur le troisième siège du plus beau bureau du monde. « Merci beaucoup », lui répond-je en lui décochant cette fois un sourire pas forcement beau, mais qui remonte jusqu’au oreilles, puis je vais m’asseoir. Mon siège, le 14F
, me servira de lot de consolation si je ne peux accéder au graal : c’est le siège hublot de la rangé qui donne directement sur l’aile droite, juste au niveau des volets de bord de fuite.
Les passagers embarquent, et je me retrouve avec comme voisin un couple de cadres blasées, aigri, qui gueulent sur tout et sur tous, sans raison apparente… J’étouffe un jurons quand je les entends traité un Stewart d’incapable parce qu’il n’a pas aidé un passagers a mettre sa ceinture. Ces deux c..s n’ont pas vus qu’il s’occupe des enfants non accompagnés.
Les derniers bagages sont chargées, les soutes sont fermées, le commandant nous fait son annonce, les sont mis en route, et on procède au push-back. Le chef de cabine sort du poste, s’approche de moi, et, en me tendant ma carte avec un grand sourire, me glisse « un peu plus tard pendant le vol ». J’ai deux tiers de fesses sur le jump-seat… « PNC au portes, annonce l’interphone, vérification de la porte, toboggans déverrouillés, vérification de la porte opposé. »
Roulage de C3 pour le point d’arrêt A23, par W3 S3 P3 P2 P1. Je remarque pendant le roulage le hangar du CAPAM ouvert, et le C172 GT a l’essence sur L. Les PNC nous montre les consignes de sécurité « les sorties de secours sont située a l’avant, au milieu, et a l’arrière…et blablabla » de toute façon, si ça tombe, on aura pas l’occasion de les empreinter…
Alignement, décollage. Non de Zeus ! Ca pousse mieux que qu’un DR400 112cheveaux, pas tous vaillant… On prend une sacrée assiette de montée, et le vario doit crever le plafond. Ca aussi ça change du 400ft/mn, et du serrage de fesses jusqu'à avoir passé les arbres en bout de 03 a
Saucats…
On monte, pour une procédure de départ Cognac4A, vers le FL110 initial, et passant 5000ft, direct Cognac. Arrive très vite sur une couche Overcats vers le 110, et on pénètre dedans… C’est magique, tout est blanc à l’extérieur de la carlingue, un blanc uni. On ne voit ni le sol, ni le soleil, on ne sais plus où on est… C’est dans des moments comme ceux là, en IFR sans instruments aucun que l’on se rend compte a quel point nos sens sont galvaudé : j’ai l’impression de pencher vers la gauche, j’ai l’impression que l’aile droite est plus haute que celle de gauche… alors que je sais éperdument qu’on est en direct Cognac depuis 30 seconde avant d’entré dans la couche… Sensation très désagréable… Je cherche même un horizon artificiel des yeux, mais comble de malchance, le siège devant moi n’en dispose pas ( J)…
Pendant ce temps, le service commence… Pas faim, pas soif, pas envie de m’encombrer si je dois aller voir à l’avant. Passant la Garonne
, plus un nuage, puis quelques secondes plus tard, a nouveau la couche, du Brocken 6/8, quelques milliers de pieds en dessous.
Après quelques instants, quelques minutes en réalité, de palier, nous commençons la descente. Le service n’est pas fini, les PNC sont débordés. Je commence a croire que je ne pourrai pas aller en poste… Tant pis, au retour peut être…
Mais le chef de cabine est appelé en poste, y reste quelques secondes, et vient ensuite me voir. Yeessssssssss ! Le commandant a demandé a me voir ! Je savoure mon triomphe en marchant d’un pas assuré vers ce qui aurait dû être mon futur bureau. Je remercie le chef de cabine, et je pénètre au paradis. C’est plus petit que ce que je me rappelai d’un cockpit de liner.
Le commandant, la quarantaine radieuse, et le copilote, entre 22 et 28 ans, m’accueillent avec le sourire. Vraiment sympas ces mecs là ! On sent qu’ils ne me prennent pas pour un intrus et que la « petite aviation » aussi les intéresse.
Le cockpit d’un A319 est très impressionnant pour un pilotaillon de DR400 comme moi : 2 écrans digitaux d’instrumentations de vol pour le « chef », la même chose pour le copi, plus deux autres écrans au centre, pour les paramètres moteurs, les alertes, etc… des boutons partout au plafond, un panneau de breakers impressionnant, deux mini manche pour le contrôle, une imposante commande centrale, derrière laquelle on vient de faire coulisser le jumpseat. Ca y est ! J’ai les fesses sur le troisième siège !
Je discute de bon cœur avec cette équipage définitivement super sympa, tout en contemplant le paysage a 180° qui s’offre a moi.
Le contrôle nous assigne deux caps, et nous voila en vue d’Orly, dans une espèce de vent arrière 26… mais au FL110 !!! Pourtant, ce n’est pas une approche a vue, interdite a Orly. Ce sera donc une procédure ILS26.
Le commandant laisse faire le copi pour l’atterrissage, qui se fera en manuel. Avec un temps de curé comme celui là, la vue de Paris est superbe. Les tours de la défense s’élèvent et domine tout Paris et sa région. La tour Eiffel veille sur la ville, traversée en son cœur pas les méandres de la Seine.
Finale
26, sur l’ILS, autorisé finale et atterrissage, avec Orly tour. « Two Thousand » annonce une voix métallique masculine, directement sortie des cordes vocales de l’ordinateur de bord.
Je vois un 747 au décollage de la 24. Sa roulette de nez est levé depuis quelques secondes, et a quelques centaines de mètres du seuil de piste, le train principal quitte le sol. Le mastodonte s’envol pour des contrées lointaines. « One Thousand ». L’approche 26 est superbe, avec a quelques nautique de la piste, le survol d’un bras de Seine. « Five Hundred » ; “Four Hundred” ; “Three Hundred” ; Two Hundred” “ Décision?” annonce le captain. “On continue” lui répond de copi ; « One Hundred » ; « Fifty » ; « Forty » ; « Retard! Retard! Retard ». Comme recommandé par le gentil monsieur, le pilote réduit, pendant que le copi arrondit. On touche en début de bande, puis on laisse rouler. On dégage pas la dernière sortie, la sortie W37, on laisse passer un ATR 42, puis on roule vers P13 par L4, W2, W1, LRA, W3. Pendant le roulage, j’apprend que les pilotes sont Toulousains, et qu’il connaissent Jacques (remarquez, qui ne le connaît pas ?) !
Nous sommes parkés, l’agent au sol nous confirme que les cales sont en places, le commandant coupe les deux CFM56, et la passerelle s’avance.
J’attends pour sortir que tous les passagers soient partis. Pendant ce temps, avec mes deux « amis » aux épaules galonnées. Je n’ai pas envie de quitter ce cockpit, je voudrai que cette dernière demi-heure soit éternelle… Et en même temps, Pierre-Hugues et Jan m’attendent, et j’ai également une envie irrépressible de les revoirs. Finalement, je dois me résoudre a débarquer également, et j’oublie de demander a mes pilotes leurs adresses mail, pour leurs adresser mes remerciements et ma gratitude d’avoir été si gentils avec moi…
Après avoir récupéré mon blouson et mon sac a dos, que les hôtesses croyaient abandonnés, je les remercies tous une dernière fois, et m’engage sur la passerelle, m’éloignant a regret de cette machine volante, constitué de métal et de chaire, mais qui a pourtant un esprit et une âme…
Je la sortie, en pensant m’être planté de route, dans cette aérogare gigantesque. La présence de Pierre-Hugues derrière une barrière de sécurité me convainc que non, et je retrouve cet ami qui, malgré le fait que nous ne nous connaissons que depuis quelques mois seulement, est déjà « mon vieux copain ».
Nous attendons les bagages, en discutant, comme de par hasard, d’avion, de pilotage, etc…
Mon bagage arrive, nous montons dans sa voiture, direction Globaero, à Moussy-Le-Neuf, au nord de Roissy.
A Paris, tout est démesure : les aéroport, les autoroutes, la ville elle-même. En bon provincial, je suis impressionné.
Tout en roulant sur l’autoroute, nous regardons les départs de De Gaulle, en essayant d’identifier les avions : « Lui, c’est un 321, un 330 ou un 757 ? » « mmmmhhhhh je dirai un 330. » « Et regarde celui là, un 340. » « Ouais, et là-bas, un 747… »
Nous sortons bientôt de l’autoroute, pour entrer dans la campagne. Ca ressemble a la Normandie
, les bruit de réacteurs en plus… Le paradis quoi.
Après une toute petite erreur de navigation de rien du tout, vers 10h nous arrivons. Dès l’entrée, la couleur est annoncée : des fournitures avion et para, des livres, des manuels, des maquettes, etc… partout !
Jan n’est pas en bas, on monte à l’accueil. Apparemment, il n’est pas arrivé.
On tue le temps, ce qui, quand on est tout les deux, n’est pas fondamentalement compliqué.
Vers 12h, Pierre-Hugues appel Jan, en lui montant un bateau gros comme un PCRP (Type Sistership du CMACGM Otello) : « Salut Jan c’est Pierre-Hugues. Je t’appel pour prendre quelques nouvelles ? » « Bonjour Pierre-Hugues ! Ben écoute là je suis a Roissy, je vais chez Global’ pour la journée porte ouverte et je repars ce soir. » « Quoi t’est a Paris et tu m’a pas prévenu ? C’est con, j’ai des trucs prévus, je sais pas si je vais pouvoir passer… » « C’est pas grave t’emmerde pas… » Etc… Une fois raccroché, on rigole comme des baleines en pensant a la tête qu’il va faire. On remonte, et on est rejoint par quelques forumeurs. Jan arrive en bas, avec Philippe, et pendant qu’ils vont se garer a l’arrière, nous descendons et allons a leurs rencontre, sans nous faire voir. Pierre-Hugues avance devant, je suis caché juste derrière lui.
Jan le voit, ouvre des yeux gros comme de ballons « Noooonnnnnn !!!!!!!! Qu’est ce que tu fais là… Et qui c’est derrière ??? Ne me dit pas que c’est…. » « Et si » « Alors là les mecs vous êtes des enfoirés !!!! » Nous embrassons le maître, nous, pauvre petits pilotes a deux sous… Et nous voilà partis pour une belle journée.
Nous entrons, retrouvons beaucoup de nom connus (au total, environ 10 a
15 forumeurs), discutons, mangeons, buvons. Moi, je me nourris des paroles de Jan. Ce mec, sous malgré sa petite taille physique (ouais, bon, hein, ça va là hein !), est un grand bonhomme : une sagesse, une intelligence a toute épreuve, il est surtout d’une gentillesse incroyable et, ce qui n’enlève rien, bien au contraire, d’une espièglerie géniale. Nous aurions eu le même age, il aurai été mon meilleur ami, mais les choses étant ce qu’elles sont, il est bien plus que ça. Il est un peu comme un père (d’ailleurs, il nous « couve », Pierre-Hugues et moi, avec une bienveillance paternelle) (j’y peux rien Janou, tu sais bien que c’est sentimental un petit rouquin…). Il est l’homme que je rêve d’être, tout en sachant que je ne pourrai jamais le devenir.
Bon, en gros, on a beaucoup discuté, avec les autres forumeurs. J’ai fait la connaissance de gens très sympathiques et intéressant, et pour changer, j’ai appris…
Mais, comme souvent avec les bonnes choses, la fin arrive vite, trop vite. Jan doit reprendre l’avion vers 18h, alors à 17h, nous prenons congé et allons le conduire à l’aéroport. Dans la voiture, nous discutons, et plus nous discutons, plus j’admire cet homme. Et le pire, c’est que je sens que Pierre-Hugues est en train de prendre la même voie. C’est déjà dur avec un Jan, alors avec deux, ça va carrément être ingérable !
Arrivé a l’aéroport, il faut nous dire au revoir. C’est pas juste, ça fait a peine quelques heure qu’on s’est dit bonjour. Il faut pourtant que je remonte dans la voiture. Il claque la portière derrière moi, et nous le regardons s’éloigner dans l’aérogare. En sortant de Roissy pour rattraper l’autoroute, nous passons devant Concorde en exposition statique. Il est beau, mais ça fait mal de le voir ainsi réduit au rang de panneau publicitaire.
Nous passons par Paris, histoire de faire un peu de tourisme, et nous arrivons chez Pierre-Hugues. Je fais la connaissance de son père, et moi qui suis d’une timidité maladive, je ne sais ou me mettre. Nous mangeons en vitesse, puis nous repartons pour allez voir un café concert. Le frère de Pierre-Hugues, batteur, fait le sideman pour un ami. Si vous aimez la musique, retenez bien ce nom : Moze. Au cour de la soirée, j’ai entendu de bonne chanson a texte, aux influences pop rock chanson française et des rerpises tout simplement enormissime, notamment de « Sould I stay or slould I go » des Clash, de « I feel good » de James Brown (dans une version rock de toute première classe), et de « Just for one day » de David Bowie (la meilleur des chanson de la soirée, et la meilleur version que j’ai entendu. Elle surpasse même l’originale).
Nous rentrons paisiblement chez PH après le concert, et continuons de discuter jusqu'à 1h du matin, heure a laquelle nous décidons d’un commun accord d’aller au lit et que le réveil sonnera a 9h. Bizarrement mon ami n’a pas arrêté de prend les taf de la région (pas brillant d’ailleurs) de la soirée… Il me prépare quelque chose.
Je m’allonge dans mon lit, et m’endort comme un bienheureux en pensant à la superbe journée que je viens de passer.
Il est 9h quand le réveil sonne le dimanche matin. Pierre-Hugues et moi nous levons et regardons dehors, pour voir ce que donne la météo… Venteux, très venteux, comme annoncé hier soir… Trop venteux pour qu’il m’emmène faire un tour en J3… C’est donc cela qu’il manigançait…
Je vous passe les détails de la journée, qui n’intéressent personne sauf nous…
A 15h, nous nous mettons en route pour rejoindre Orly. Sur la route, nous discutons encore (nous discutons énormément)(c’est bien normal non ?), toujours d’avion.
Il m’accompagne jusqu’a l’enregistrement des bagages, et nous nous séparons là.
Je fais la queue, enregistre mon bagage, et part pour faire la queue… Orly, c’est mal foutu : un seul contrôle de sécurité, pour 4 départs vers 4 destinations différentes.
Je me mets devant une baie vitrée, qui donne sur le tarmac et les pistes. Devant moi, un A320 est en préparation. Les départs se succèdent sur la 27 détrempée. C’est impressionnant : a chaque décollage, un panache d’eau est soulevé au dessus de la piste. Un A321 d’une compagnie charter a apparemment un mal fou a décoller, et il s’arrache enfin du sol en bout de bande.
Une sonnerie retentie, et la voie suave d’une hôtesse nous annonce que suite à une panne informatique. OK, c’est noté… Quelques minutes, et quelques informaticiens plus tard, on nous informe que l’embarquement va commencer, en manuel, et qu’il va falloir être patient… M’en fou, je passe en dernier, pour essayer d’aller voir le cockpit de l’A320…
Après quelques minutes, la queue commence à rétrécir au guichet, je m’y présente, passe le contrôle, et m’engage sur la passerelle.
J’arrive a la porte de l’appareil, et c’est a nouveau un chef de cabine qui m’accueille. Il est jeune et a l’air aussi sympa que celui que j’ai rencontré sur le vol allé.
Je lui montre ma carte d’embarquement, et lui demande si le commandant accepterai un jeune pilote privée en poste. « Attendez quelques minutes, je termine l’embarquement, et je lui demande, me répond-il, tenez, mettez vous là, en me désignant la porte opposé a celle de l’entrée, il n’y en a plus que pour quelques passagers, le temps de faire le compte, et on est parti. » « Merci beaucoup ! ». En effet, l’embarquement se termine vite, et une hôtesse arrive en annonçant le nombre de 114 personnes a bord. Le compte y est, on peut partir. Le chef de cabine entre dans le cockpit, en ressort au bout de quelques secondes, et me demande
« Vous êtes BB, PPL ? »
« BB, pas encore lâché, mais en passe de le devenir… » Il re-rentre, puis ressort
« Ca vous dirai d’être lâché sur A320 ? » ( !!!)
« Heuuu, oui, répond-je d’une voie espiègle, faite débarquer les passagers, je vais faire un où deux tours de pistes, histoire de le prendre en main, et on est parti ! » Il me répond, du tac o tac, en entrant dans la plaisanterie
« Ohhhh, c’est petit joueur ça… » Je continu dans la plaisanterie
« Ok, on y va sans filé, mais c’est a vos risques et périls. Préparez les sacs a vomi, on va voir ce qu’il a dans le ventre ».
Nous échangeons des sourires complices, et il me fait pénétrer dans le plus beau bureau du monde. Je salut le pilote, qui n’a pas l’air rassuré, et le copilote, qui semble avoir suivit l’échange, et qui arbore un beau sourire. Le commandant quitte « la passerelle » (comme on dit dans la marine), et je reste seul avec le copi, qui, aussi sympathiquement que ses collègues d’hier, discute avec moi, me montre la fiche de pesé qui vient de lui arrivé. Je me brêle sur le Jump-Seat (petite aparté, les pilotes sont beaucoup mieux attachées que les PAX : accroche 5 points, alors que les passagers n’en ont que 2)(petite aparté numéro 2, le système de brelage me rappel celui du Bücker de Jan, en plus moderne évidemment).
Le commandant revient. Il est plus froid que son copi, certainement plus timide, comme moi… Mais qu’importe, je suis dans le plus beau bureau du monde pour environ 300Nm, on peut pas tout avoir non plus…
Je regarde l’équipage mettre en route, demander le repoussage, c’est approuvé, et l’avion part en marche arrière.
Une fois sur le taxiway, les procédures ce poursuivent. Je suis émerveillé, c’est la première fois que je vois ça de l’intérieure. Sur la piste, 24, je vois s’aligner un 747 passagers d’Air France. Il met les gaz, et le mastodonte s’ébranle. Derrière lui, avant même qu’il ai commencé a avancer, les 4 réacteurs envoyaient déjà un déluge d’eau, provenant de celle resté sur la piste, a des centaines de mètres derrière l’avion. Rotation. Comme hier, il reste un bon moment la roulette en l’air, avant que le train principal ne quitte le sol. Je n’avais jamais vu un décollage de SuperJumbo de si près.
Quand a nous, nous roulons tranquillement sur LR, W1, W41 LLR de la piste 24. Le soleil est revenu. En fait, le ciel est partagé en deux : a droite, le ciel bleu, sans nuages, a gauche, la crasse qu’on a eu depuis hier midi. La frontière est très nette… Le front…
C’est donc sous un soleil rasant, éblouissant, que nous décollons. Là encore, je suis impressionné par le travail d’équipage « V1 » le commandant retire sa main de la manette des gaz. « V2 », le commandant tire légèrement sur le manche, la roulette de nez décolle, « V2 », l’avion décolle. Vario positif, on rentre le train.
Le décollage fini, les volets rentré, le PA est enclenché, et nous somme transféré sur le départ, et autorisé a une direct ADADA. Vers 5000fts, nous entrons dans la couche, et a nouveau ce blanc immaculé. C’est superbe, et ça laisse dans voie. Définitivement indescriptible. A tel point que j’aimerai rester là toujours. C’est les anges qui habitent ici et que nous venons de temps en temps déranger qui ont de la chance.
Passé ADADA, Limoge puis Vagna direct, et nous restons niveau 250.
Pendant le vol, le copi, m’explique pas mal de choses que je ne savais pas sur les liners. Au dessus des nuages aussi c’est superbe : Au dessus, le ciel d’un bleu profond, sans nuage, rien qu’a vous. Et ce soleil, qui est là, a chaque secondes, tous les jours, même quand en bas, il pleut… Et en dessous, cette mer de nuage, belle et accueillante. Tel Ulysse, resistant au chant des sirènes, il faut lutter contre l’envie d’ouvrir la porte pour aller s’allonger sur ce matelas, loin du tumulte et des tracas d’en bas…
Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, passé Limoge depuis quelques minutes, il faut descendre. Et en matière de descente, l’équipe me gratifie d’un vrai descente, pas d’une descente aseptisée a 310kts pour 2000ft/mn.. Non, là c’est 5000ft/mn, full AF, et la vitesse en butée haute. Du vrai pilotage quoi.
Nous repassons dans la couche, non sans avoir tangeantés, pour le plaisir, pendant quelques secondes, le dessus de cette étendue cotonneuse. C’est là qu’il faut être. C’est là le seul endroit sur terre ou je me sens vraiment bien.
En descente sur Bordeaux, le radar météo nous donne quelques zones orange, signe que les nuages sont plus virulents. Le pilote reprend en manuel, de toute façon le FD semble devenir dingue, et nous nous établissons sur l’ILS. Au passage les 12 nautiques, nous entrapercevons la Garonne
, puis nous rentrons a nouveau dans la couche. Nous en ressortons quelques Nm plus loin, et sur la droite de l’appareil, je vois le parc de Majolan, les étendus maraîchères, coupée par la Jalles
, sur laquelle je faisais, « dans mon jeune temps », du Kayak. Je reconnais, en me penchant quelques peu vers la fenêtre pour les voir, mon ancienne maison, et celle de mon ami Clément. Bon allé, on regarde devant. Sous les nuages, et vu l’heure, il fait presque nuit. C’est beau de voir la piste illuminée devant, et le PAPI sur sa gauche. Deux blanches, deux rouges, c’est tout bon. La seul inconnu maintenant, c’est le vent… Le contrôleur nous dit 10kts dans l’axe, on est a 500ft, et on a encore 60kts a 30°droite… L’équipage se pose des questions… Finalement, juste après que le copi est annoncé décision, au passage des 200fts, le vent tombe et se met dans l’axe… « On continu ». Cent pieds, Cinquante, quarante, trente, « Retard ! Retard ! Retard ! ». Tout réduit, arrondie, ça pose, les AF se déplient, l’autobreack, sur medium, commande aux petites lutins assignées au freinage de faire leur bouleau, et les reverse sont mises au maximum. On sent là toute l’utilité des ceintures. C’est très vite contrôlé, malgré la piste détrempée, et on dégage par bravo. Roulage par B, S3, E4, W3 pour l’aire de stationnement C2, ou le Pacman (comme l’appel mes deux pilotes, au lieux de parkman)(hihihi !) nous attend. Les freins sont serrés, les cales en places, on coupe les moteurs, et le commandant va saluer ses passagers, pendant que je reste pas le cockpit pour ne sortir q’en dernier. Je discute encore un peu avec le copi, décidément sympa, et je suis vite amener a le remercie, ainsi que le commandant et tout l’équipage, a leurs dires au revoir et a leurs souhaiter bon vol. Je quitte a regret l’avion, je vais chercher ma valise, et je rentre chez moi, au terme d’un week-end qui aura fait un break efficace a la routine et a la monotonie de mes semaine, mais qui me laisse, a posteriori, un sérieux coup de blues : d’abord parce que je ne reverrais plus ces amis qui me sont extrêmement chère avant un bon bout de temps, ensuite parce que j’ai touché du doigt le Graal, goûté a la plénitude, et que malheureusement jamais je ne pourrai devenir pilote professionnel, jamais je ne pourrai m’évader au dessus du tumulte et voir le soleil tous les jours…