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pilotaillon
27 février 2007

week-end between friends on a lovely airfield.

Jeudi, quelques minutes avant 16h, le conducteur du train annonce notre arrivé imminente en gare de Béziers. Finalement, avec un bon bouquin (dans le cas présent, c'est les crêtes de la mort du Colonel Jack Broughton, préfacé par Pierre Clostermann. Une histoire bouleversante, dans laquelle cet ancien pilote de F-105 nous raconte avec dégoût toute l'horreur de la guerre aérienne au nord Vietnam. Un livre a conseiller au moins autant que le grand cirque ou feux du ciel a tous ceux que la chasse aérienne tenterait), les 4h30 de voyage sont passées rapidement. J'enfile mon blouson, met mon sac a dos par dessus, récupère mon sac, et me dirige vers la porte.

Sur la colline, la cathédrale médiévale de Béziers accueille de sont air sévère les nouveaux venus (toujours les bienvenus comme dirai Louis Bozon). Le train entre en gare (c'est un train rentrant!)(Sorry) et, au milieu de la foule, je reconnais Carotte, chez qui je vais passer ce long week-end, et qui est venue me chercher. Je me bagarre avec la porte récalcitrante du wagon, qui refuse catégoriquement de s'ouvrir, et, enfin, elle capitule et coulisse sur ses gonds. Je sors, et vais a la rencontre de Carotte, que je n'avais pas vu depuis le fly'in de Pezenas début novembre. Et, pour changer, nous discutons d'avion (pourquoi, ya d'autres sujets de discussion?), tout en roulant vers son chez elle. Carotte est passionnée de Jodel D112 (et elle a raison! Moi aussi j'adore, bien que n'ayant fait que 20 minutes en sac de sable a cette date. En même temps, pour ne pas aimer le Jodel, faut n'aimer que le DA40 Diesel full EFIS PA GPS!), et bien que jeune brevetée (c'est pas une tare, loin de là, c'est pas ce que je veux dire), elle fait déjà du vol en montagne sur 112, et du VdN (pas sur 112, on peut pas tout avoir...)! Elle est géniale. Enfin bref. Nous passons une bonne soirée, en compagnie de son mari Fred, formidable bédéiste (enfin, faiseur de bulle de génie quoi!), génial lui aussi, pendant laquelle j'effectue mon lâché économe (private joke), et nous allons au lit. Demain, grosse journée!

Quelques heures de sommeil plus tard, on est demain (Yeeeesssss!). Selon la météo prise hier soir (bah ouais, on est demain...), on ne se lève pas tôt : le brouillard n'est pas matinal non plus. Nous partons vers 10h, direction Pont-Saint-Esprit LFND, a la limite entre Gard et Vaucluse.
Après un peu plus de 2h de route, dans la joie et la bonne humeur comme il se doit, et escorté par les mirage2000 d'orange,  nous voilà arrivés a destination.
Première item de la check a cette heure, trouver un resto... Pas dur, ya même le choix. Nous nous restaurons donc dans un repère de pirate, avant d'aller au terrain, ce qui n'est pas chose facile pour qui ne connait pas, croyez moi.

C'est néanmoins splendide, perché sur une île du Rhône, juste là ou l'Ardèche rejoint le fleuve.
Jugez pas vous même, la piste est en haut a gauche sur l'image.

F1000010_1_

Je me dis tout de suite qu'il doit faire bon voler dans un cadre pareil, malgré les quelques ZIT qui fleurissent dans le coin. Je découvre pour la première fois ce coin qui a déjà un petit goût de paradis terrestro-aérien : des amis, des avions, de la nature, que demander de plus. Nous nous dorons tranquillement la pilule sous ce soleil de printanier de fin février, en savourant la nature presque en eveil, quand le fracas de plusieurs M52 vient nous tirer de notre torpeur. Avec Fred, nous les cherchons du regard. Ils sont passé tout près nous le savons, mais même a deux nous n'en avons pas vu la queue d'un seul. Quelle bande de bras cassé! Nous aurions fait de bien piètres servant de D.C.A! Nous les entendons s'éloigner, et le bruit change, devient plus sourd, comme si ils avaient enclenchés la PC. Sa a dû être le cas car, quelques seconde plus tard, nous voyons apparaître dans le ciel d'un bleu immaculé deux traînés de condensation en forme de rond, après un tonneau bien barriqués. Nous distinguons deux points noirs a l'extrémité de ces traînés. Ils opèrent a un beau renversement, et les traînées zigzaguent dans tout les sens. Ils se tirent la bourre! C'est a la fois beau, drôle, et sympathique, mais c'est un déchirement pour moi de penser que jamais je ne pourrais être a leur place...
Fallait pas nous provoqué les gars, on sort le Jodel, et on vient vous mettre une peigné! Sitôt dit, sitôt fait. On sort gentiment le Jodel, dormant tranquillement dans son hangar, et Carotte brasse 10 palles et fait la prévol. Nous nous installons à bord du bel avion, et mettons peinardement en route. On laisse chauffer, en décidant d'aller voir du coté des gorges de l'Ardèche. La tempé huile a décollé, et nous roulons. Quand nous atteignons le point d'arrêt 36, elle est dans l'arc vert. Essais moteur, tout est OK, on s'aligne et on décolle. Là encore, c'est splendide : la piste s'arrête, et 30 mètres plus loin c'est le Rhône. Juste après le décollage, on contact Orange. Il n'y a pas de Transpondeur a bord. On est autorisé a monter a 2500ft sur le gorges. Impec'!
Arrivé au dessus des gorges, je découvre a quel point c'est beau : des falaises abruptes; descendant vers une petite rivière qui me semble peu profonde. Combien de centaine de milliers d'années lui a t'il fallut pour creuser son lit? On aurait bien continué a la remonter, mais un front arrive rapidement de l'ouest, et nous décidons de revenir sur le terrain, pour faire un peu de mania.
Carotte me fait d'abord découvrir l'approche 36 : après l'étape de base, le début de la finale se fait en suivant le Rhône, c'est a dire a 30° de l'axe de piste. On passe au dessus des ponts, mais au dessous du clocher de l'église médiévale, puis, une fois dans l'axe de piste, on vire et on passe entre les arbres pour atterrir.
U complet, mais on remonte la piste pour recoller. On n’a pas revu les 2000 au fait... Ils ont eu trop peur du D112!
Je fais un petit film pour immortaliser ce beau vol. Se sera d'abord pour une PTE moteur tout réduit (qui se terminera par une remise de gaz, un peu trop haut!)(Comme quoi ca plane un 112!), suivit d'un TdP et d'un complet.

Le moteur s'arrête au parking, après 1h de vol, que j'aurais cru être 20mn...
Nous dirigeons le Jodel devant un hangar ou nous le lavons, dans la joie et la bonne humeur de cette belle journée que même les nuages n'osent venir contrarier. Une fois l'avion parfaitement propre, nous l'amenons a l'essence, pour étancher sa soif, puis jusqu'au hangar, ou il passera une bonne nuit.
Nous, nous reprenons la route pour Béziers : demain matin, carotte travaille malheureusement. Nous passons néanmoins une bonne soirée, pendant laquelle nous parlons librement de sujet pour lesquels tant d'hommes s'entretuent tout autour du monde. C'est a ça que l'on reconnaît les amis.

Le lendemain matin, avant d'aller chercher Carotte au boulot, j'écoute avec Fred les vieux classiques du Hard rock des années 80, et j'ai le privilège de regarder en avant première les planche d'une prochaine BD... Mais Schuuuuuut, confidential defense!

Et vers 14h30, nous repartons vers Pont-Saint-Esprit, avec la ferme intention de passer un bon week-end.
2h plus tard, quand nous passons le Pont, le PA28 du club décolle en 18. Il est apparemment en TdP.
Nous arrivons au club, et voyons la deudeuch' de Samy garé a sa place. Nous saluons tous le monde, et on nous apprend que le futur instructeur est dans le PA28 avec le président. Nous attendons donc en papotant, et quand après 5 ou 6 tours, l'avion freine et dégage, j'écarquille les yeux, et incrédule je lance une phrase qui nous vaudra le champagne du soir... Mais je n'en dirai plus, même sous la torture!
Nous allons donc voir l'équipage, nous moquons gentiment, rigolons un bon coup, et, comme de par hasard, c'est moi qui suis choisi pour faire le sac de sable de Samy dans le Jodel. Je lance bien un :  "J'peux pas, j'ai peur en avion!" avec un grand sourire, mais rien n'y fait! Vraiment, quelle corvé !
Nous préparons donc l'avion, et nous installons a bord. Samy est là pour le week-end, avant de repartir a Saint-Geoir, ou il purge une peine de SEFA de 5 semaines pour avoir voulu devenir instructeur.
Le moteur part, et nous attendons que la tempé huile monte. Quand c'est chose faite, nous roulons jusqu'au point d'arrêt 18. Essais moteur, alignement, et décollage. Verticale terrain, puis cap ouest nord ouest pour une petite ballade d'une heure.
De retour au sol, nous passons a la pompe, et le rentrons dans son hangar.
Nous allons ensuite saluer les nouveaux venus, et les discussions s'engagent a l'intérieur du club house, ou ue fête se prépare.

Ce fût une bien belle soirée, avec pleines d’enseignements aéronautiques, entrecoupés de fous rires, un vrai petit bonheur.

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Carotte au service devant l'assemblé attablée.

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Des rires, du champ', des amis, et des gateaux, que demander de plus?

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Détente de fin de soirée.

Puis tous rentre se coucher, Carotte et Fred chez Samy, et moi chez le président, a l'Elysée Spiripontain.

Le lendemain matin, après quelques grosses heures de sommeil, nous arrivons au terrain vers 10h et je fais la connaissance de Nicolas, un jeune ICNA, qui est passé par la voie TSEEAC puis concours interne, celle que je vise, et qui se retrouve maintenant a la tour de Marseille. Nous devisons pendant des heures, jusqu'a l'arrivée de Fred, Carotte et Samy.
Nous parlons ensuite avec ce dernier de sa formation d'instructeur. J'espère sincèrement le retrouver a ma droite dans le 112 d'ici quelques mois...
Après le déjeuné, Caroline m'amène faire un petit tour en... 112 bien sûr! Quoi d'autre après tout? Elle a raison, il est génial cet avion. Moi qui adore les vieux avions, et les avions sportifs et vivant, celui là me comble. C'est tellement mieux qu'un veau de DR400!
Nous sortons donc cette belle monture, la dorlotons comme il se doit, et nous installons.

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Equipage en préparation.

Le moteur par au quart de tour, une vrai horloge, et nous laissons monter la tempé d'huile.
Roulage, essais moteur point d'arrêt 18, et décollage. Nous engageons un TdP 18, mais la tour remet la 36 en service.
Nous effectuons ainsi 3 tours de pistes en 36 au beau milieu d'un trafic dingue (3 avions!), et nous revenons au sol au bout d'une demi heure, en 18 car le vent est vraiment secteur sur maintenant.
Je fais alors la connaissance de Jean, le mécanicien du club, et qui, comme tous les mécaniciens que je connais, est un type génial, d'une gentillesse a toute épreuve. Il m'emmène faire un tour en D112, pour découvrir la région. Direction Vaison-La-Romaine, par le travers de la BA d'Orange et de sa piste secondaire. C'est vraiment un coin très beau, surtout pour quelqu'un qui n'a volé quasiment que dans des plaines d'une platitude ne souffrant d'aucun autre relief que la dune du Pyla, mais les rivières ont l'air d'être tempétueuses par moments...
Puis, nous mettons le cap vers Valréas LFNV, petit terrain très difficilement repérable du ciel, malgré la grise et le fouga stationnés devant le club house.
Nous allons voir les éoliennes au Nord du terrain, puis cap a l'ouest, pour passer au nord du terrain de Pierrelatte LFHD, et retour par un transit Rhône, pour éviter la ZIT, et s'établir en longue finale 18. Un dernier tour de piste pour la route, et nous rentrons au parking. Je ne remercierai jamais assez Jean pour cette ballade, sorte d'initiation au nouveau venu (c'est comme cela que je l'ai vu), et je ne manquerai pas, si je suis admis au club et qu'il est d'accord, de venir l'aider a mettre les mains dans la graisse comme j'aime a le faire...

Je croyais que c'était fini pour la journée, mais non, un autre membre de l'association m'invite a prendre place avec lui dans le DR400 2+2 du club pour un petit tour. Je ne me souviens plus de son nom, mais je le remercie pour ces 50 minutes, qui m'ont fait prendre conscience a quel point le D112 est génial! Au retour, nous passons l'avion a la pompe, et nous entamons, avec Nicolas, de rentrer les avions.
Nous passons ensuite tous ensemble le Jodel a la pompe et au lavage, dans une ambiance de franche rigolade et de camaraderie, comme j'aurai aimé en voir dans mon futur ex club... Car oui, ma décision est prise, je m'en vais déserter le club de Saucats, et m'inscrire, si le conseil d'administration est d'accord, a l'aéroclub Jean Orial de Pont Saint Esprit.
Nous rentrons les avions, puis c'est le temps des au revoir. Car pour moi aussi, même si j'habite loin, ce n'est qu'un au revoir, et je reviendrai ici.

Nous reprenons la route Carotte, Fred, et moi, et le soir nous discutons sérieusement. Il est des vérité qui sont bonnes a entendre, même si elles ne sont pas plaisantes. Je les remercies en tout cas de m'avoir ouvert les yeux sur ces problèmes que je soupçonnais sans oser les affronter a bras le corps.

Après une courte nuit de sommeil et d'intense méditations, le lundi matin nous avons dus nous dire au revoir, et rendez vous début avril a Luquet. Fred ma reconduit a la gare, et c'est le moral au fond des chaussures d'avoir quitté des gens comme ça que j'ai retrouvé la grisaille Bordelaise, le train-train déprimant et le boulot en surnombre...

Mais ce fût, un superbe week-end, un break nécessaire et réparateur, et un vrai bonheur de se faire dorloter de la sorte par des amis comme eux. Alors, je n'aurai qu'un mot, qui sera celui de la fin : Merci!

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